
ArtFloor.com
offre sur le web des œuvres de jeunes artistes contemporains. Leur amitié
est née dans le désert marocain lors d’une excursion organisée par des
amis communs. L’idée de l’entreprise est également née au Sahara.
En rentrant à Paris, Geoffroy de Francony et Georges Ranunkel ont créé
ce site Internet ayant pour objet la promotion des jeunes artistes contemporains
ainsi que de la vente de leurs œuvres.
ArtFloor.com, au cours de son existence d’à peine 6 mois s’est avéré une
grande réussite : de Francony, âgé de 29 ans et Ranunkel, de 28 ans ont vendu
plus de cinquante peintures et photos. Le point de vue des jeunes entrepreneurs
: « en France les galeries sont surchargées, en conséquence les artistes
contemporains en début de carrière n’ont que peu de chance d’être découverts.
Le nombre restreint, qui malgré tout réussit d’entrer dans le monde des
galeries, se cantonne à la catégorie de prix dépassant les 3-4 mille euros,
inaccessible pour le grand public ».
L’Internet peut apporter un changement sur plusieurs plans. La toile mondiale
procure non seulement un terrain d’introduction et de vente aux jeunes
peintres, artistes photographes ou vidéastes « sans nom » mais encore
ouvre les portes virtuelles à une nouvelle clientèle. – Avec leur offre
de 550 oeuvres, ils ciblent les tranches d’âge entre 30 et 40 ans, connaissant
l’Internet et ayant l’habitude d’y effectuer souvent des achats. « Nous
considérons surtout comme clients potentiels ceux qui ne visitent pas
les galeries, mais qui s’intéressent aux beaux-arts. Ceux là ne veulent
pas payer des prix astronomiques pour l’acquisition de leurs premières
pièces » – dit Georges Ranunkel.
D’origine hongroise par son père, bénéficiant d’une tradition artistique
par sa famille maternelle, il a d’abord fait des études commerciales,
puis, lors de ses études à l’université canadienne McGill, s’est plongé
dans les milieux artistiques de Montréal. D’après de Francony, issue d’une
famille de galeristes et disposant d’un diplôme de l’Ecole du Louvre,
« le fait de ne pouvoir regarder des œuvres que virtuellement, même moyennant
la technique d’agrandissement (zoom) de Noheto sur l’Internet, ne dérange
pas les clients de langue anglaise ou française de ArtFloor.com. –
Si quelque chose plaît sur l’écran, elle plaira aussi dans la réalité.
La preuve en est que jusqu’ici aucune œuvre n’a été renvoyée. Notre politique
commerciale est de racheter les œuvres au cas où, malgré tout, celles-ci
ne rencontreraient pas le goût de nos clients » – révèle de Francony sur
les secrets de l’attitude de la clientèle. D’après l’expérience des entrepreneurs,
on note qu’à l’origine, la plupart des clients ne visite le site que par
curiosité. « Nous avons ciblé une nouvelle génération d’adeptes et de
collectionneurs d’art, ceux qui peuvent acheter pas trop cher, pour 450
à 750 euros, des œuvres devant conserver leur valeur » – ajoute Ranunkel.
Son partenaire pense que parce qu’ils se situent sur une trajectoire différente,
ils ne sont pas concurrents des galeries et que de surcroît, ils préparent
un futur créneau de clientèle pour ces derniers.
Le duo de Francony-Ranunkel, ayant investi 80 mille euros, provenant moitié-moitié
de mécènes et d’hommes d’affaire, et a conclu pour le moment des contrats
avec 35 artistes. Il figure dans leurs projets la formation d’une école
parisienne virtuelle du 21e siècle, comprenant au plus 50-60 artistes,
où les artistes français et étrangers vivant dans la métropole qui borde
la Seine, trouveraient leur place.
Ils projettent une collaboration étroite avec les instituts culturels
étrangers de Paris. Ranunkel serait heureux s’il réussissait de trouver
des contacts avec de nombreux artistes hongrois. A sa manière il s’est
efforcé de rendre populaire la saison culturelle hongroise de 2001 en
France, en consacrant une rubrique spéciale du site aux événements de
MAGYart.
Il existe en outre en France plusieurs sites commerciaux utilisant la
toile mondiale, toutefois ArtFloor ne se distingue pas que par son offre.
Tandis que les concurrents – de façon similaire aux galeries – travaillent
avec des commissions de 50 à 70 % le duo de Francony-Ranunkel n’applique
qu’une commission de 35 % et de plus l’artiste, choisi avec soin, peut
entrer gratuitement dans le catalogue virtuel. Les jeunes entrepreneurs,
en dépit des possibilités technologiques sans limite, ne désirent pas
transformer leur site en bazar ; ainsi la galerie disposant de la toile
mondiale, dont le business plan de l’année courante comprend un chiffre
d’affaire dépassant 750 mille euros, se limitera à la présentation de
mille œuvres. Ils disposeront d’une possibilité de choix très large :
d’après le quotidien économique La Tribune, en France, peuplée de 60 millions
d’habitants -– près de quatre millions d’artistes amateurs et professionnels
travaillent dont seulement deux pour cent accède à la possibilité d’exposer
en galerie.
Paris, janvier 2002 Andràs Dési