Mes photographies présentent un espace qui ouvre sur l'imaginaire. Il me parait important de dévoiler au spectateur les conditions de perception de cet imaginaire. Je rejoins Julia Kristeva qui a écrit "(...) C'est en ce lieu exquis où l'expérience imaginaire sait qu'elle ast une construction (...) que son bonheur n'est pas une croyance tout en partageant l'intensité d'une foi" (Extrait de : Julia Kristeva, "L'expérience imaginaire", Le Monde 20 Nov. 1993).
Le contenu
de mes photos exhibe les conditions mêmes de leur réalisation
et mon travail peut être vu comme un questionnement sur les rapports
entre l'image et le réel observable.
Colette Hyvrard
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PARCOURS
1976-1981
Ecole des Beaux-Arts de St-Etienne
1992
Maîtrise Arts Plastiques Université de Paris VII
2000
DEA Esthétique philosophie de l'art. Université de Paris VII
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2002
- Galerie Barnoud, Dijon
1997
- Ecole des Beaux-Arts, Annecy
- Galerie Barnoud, Dijon
1996
- Ecole régionale des Beaux-Arts, Besançon
- Le Quai, Ecole d'art et design, Mulhouse
- Le 19, Centre régional d'Art contemporain, Montbéliard
- Maison d'art contemporain, Chaillioux
1995
- Galerie Barnoud, Dijon
1994
- « Licorne, Ovni et Autres Chimères », Emmanuel Perrotin, Paris
EXPOSITIONS DE GROUPE
2009
- Exposition "In Situ", galerie ArtFloor, Paris
2001
- Foire de Chicago (USA), Galerie Barnoud
- Galerie Mathieu (Lyon)
- Petites Epiphanies à Usages Domestiques, Galerie Domi Nostrae, Lyon
2001
- « L'Attente de Rien » coll. M.Millot
- Durrenberger, Strasbourg
2000
- "De l'ombre à la lumière", Bibliothèque municipale de Lyon
1999
- « Mois de la Photo », Dieppe
- « Iluzje optyczne », Wroclaw, Pologne
- Institut Français, Thessalomique, Grèce
1998
- « Choix Privé », Ecole des Beaux-Arts de Dijon
1997
- Galerie Domi Nostrae, Lyon
1996
- « Passions Privées », Musée d'art moderne de la ville de Paris
- « Photoatypie », Galerie Art et Essai, Université de Rennes II
1995
- Le Quai, Ecole d'art et design, Mulhouse
- «L'Image de l'Europe », Chypre et Galerie Minos, Thessalonique, Grèce
- Galerie Georges Verney Carron, Villeurbanne
- Galerie de l'Ircos, Mulhouse
- Art 26/96, Bâle, Suisse
1994
- FIAC 94, Emmanuel Perrotin, Paris
- « Ghada Amer, Ann-Katrin Feddersen, Colette Hyvrard », Centre d'art contemporain, parc St Léger
- "R.A.S.", Galeire Analix D., L. Polla, Carrouge, Genève, Suisse
- NICAV 94, Emmanuel Perrotin, Japon
- Cartes Postales sonores, Emmanuel Perrotin, Paris
- Smart Show, Emmanuel Perrotin, Stockholm, Suède
1993
- "Maurizio Cattelan, Colette Hyvrard, Mark Wallinger". Em. Perrotin, Paris
- Exposition avec la revue Éclair
- Atelier « Les Constructeurs », St Ouen
1990
- Exposition avec la revue Éclair, CREDAC, Ivry
1989
- Exposition avec la revue Éclair, Ménagerie de Verre, Paris
COLLECTIONS PUBLIQUES OU PRIVEES
- Musée de l'Assistance Publique
- FRAC région Alsace
- Fonds National d'Art Contemporain
- Collection de la Caisse des Dépôts et Consignations
- Collection ABN AMRO
La surprise qui naît de la vision des photographies de Colette Hyvrard n'est pas involontaire.
Au premier plan se dresse un vulgaire assemblage des cuillers, des bouts de papiers déchirés, d'allumettes, et bouchons de bouteille en plastique. Au second plan se dessine, reconnaissable entre toutes, l'ombre de la Vénus de Milo. Deuxième image et l'on reconnaît, amusé, la Victoire de Samothrace. Avec une apparente simplicité, Hyvrard réussie à transformer le vulgaire en divin. Et tout cela avec humour car elle rebaptise ces oeuvres pour les ajuster à leur soi-disant propre valeur : Vélo de Minus, La Petite Victoire.
Quel affront que de recréer ces oeuvres incontournables de l'histoire de l'art avec de vulgaires bouts de plastique. On pense à l'art brut et même à Kurt Schwitters et ses collages connus sous le nom de Merzzeichnungen. Dés 1919, ses compositions se faisaient l'apanage de l'usage de tout matériel, ticket d'autobus ou vieux papier journal. Mais les " échafaudages " d'Hyvrard ne sont pas les oeuvres en-soi.
L'artiste va au-delà. D'après elle, son " travail peut être vu comme un questionnement sur les rapports entre l'image et le réel observable ". Afin de mettre en relief l'honnêteté de sa démarche, elle explique que " Le contenu de (s)es photos exhibe les conditions mêmes de leur réalisation et (s)on travail ". Transparence : thème et terme décidément contemporains.
L'on retient surtout l'humilité et la simplicité de l'artiste qui fait déjà partie de nombreuses collections publiques et privées telles que celle de la banque mécène NSM Vie. Issue de l'Ecole des Beaux-Arts de St-Etienne, l'artiste de 35 ans complète un DEA Esthétique philosophie de l'art, après avoir obtenu sa Maîtrise en Arts Plastiques à l' Université de Paris VII. En ses propres termes, elle qui "déconstruit" en quelque sorte ces chefs d'oeuvres, confronte beauté idéale et réalité des objets du quotidien qui, bien que triviaux, n'en sont pas moins dignes d'intérêt. "
Ce qu'il y a de plus étonnant chez Hyvrard, c'est sa capacité de construire une relation abstraite entre les matières industrielles à l'art classique. Elle établit ce lien insoupçonnable grâce aux parallèles entre l'ombre somptueusement détaillée, légère et abstraite, créée à partir du vulgaire détritus, et l'image à la précision et à la fluidité d'un tableau néoclassique qui n'est qu'un simple tirage argentique contrecollé sur une plaque d'aluminium.
Par dessus tout, la poésie et la précision sont ses atouts et le transformisme son art. Dans Un Jour Tranquille, elle crée un paysage d'épingles, et l'on pense à Mirò ou Calder. En voyant les personnages aux membres allongés d'une finesse et d'une fragilité propres à l'imaginaire, on pense à Dali et ses visions oniriques. En un mot, Hyvrard est une magicienne.
Maureen Marozeau