LAURENT PRUDOT
Études d’Art à l’ENSAD et l’ESAM
Paul Valéry disait : Rien n’est plus dangereux que faire parler la peinture. La peinture se regarde. Mais essayons d’y voir plus claire.
Carrés réguliers irréductibles et autres lignes-signes verticaux presque obsessionnels, trame contre trame ou dans une optique de ressassement, voire de délire de miroirs noirs, blancs ou colorés, d’espaces voulus ainsi et toujours en vibration, certains tableaux me font penser à des planches-contact d’instants assez brefs clichés du temps qui s’inscrivent sur un fond blanc ou sur une nuit rayée de cendre bleutée.
Désormais sa peinture est plus abstraite que jamais, ses années de travail l’ont conforté dans sa recherche d’un art plus maîtrisé, plus construit, plus architecturé, plus sonore, plus sobre, plus contrasté, plus équilibré.
En question l’idée de répétition, l’objet de séries, versions d’un thème d’où pour le coup, nous aurions à faire à des sortes de tableaux de comparaison à travers une définition du trait systématique.
Alternativement, la représentation est formellement actuelle. L’œuvre de style bien établie à l’irréfutable motif pertinent
débouchant sur l’émotion artistique proposée à notre regard prêt aux flashs /plans critiques.
Le parti-pris d’une segmentation fait ici, s’il fallait absolument trouver une filiation à sa démarche, se rattacher le travail de Laurent Prudot, à l’esprit d’un Klee qui aurait évolué. Mais c’est moi seul qui réponds de cette parenté lointaine que j’attribue à la détermination de Laurent d’aller plus en avant vers l’abstraction pure.
On pourrait également s’en référer à des éléments d’une architecture sans mur, libre de l’espace, d’une partition de musique sans note à des lignes mélodiques dans un chant/champ visuel apparemment bien construit. Liaisons et accord, Klee de fa, variation sur un même thème, unité mesure quintette à tête avec au pinceau les gestes du peintre à son pupitre.
Division d’ensemble, ordonnance sensible et morceaux choisis laissent imaginer la suite.
Après la période figuration libre sur laquelle j’étais resté, et qui déjà annonçait dans la non couleur la géométrie succincte qui nous est révélée dans ces tableaux.
Il fait ressortir ce qui était enfoui sous des couches de peinture, de glacis, ou de matière toujours plus épaisse, car le doute l’emportait sur sa véritable façon de s’exprimer, l’abstraction.
Il a mis à la lumière les « Monotamprientes », qu’il cherchait auparavant, volontairement, à enfouir, tel un archéologue qui cherche à mettre au jour des années de travail enfoui, caché, perdu pour l’œil.
Aujourd’hui sa peinture est plus nette, plus claire, plus libre, plus instinctive. La technique a évolué sans toutefois oublier les toutes premières années où les « Monotamprientes » étaient toujours présentes, avant de les faire disparaître, c’est un retour aux sources, un nouveau départ.
Ce que l’on ressent chez Laurent Prudot, c’est le processus d’exploration des variations possibles, des états de surface entre les blancs, les noirs et/ou la couleur. Et, avec une grande économie de moyens, de jouer sur les intensités entre la force des couleurs et le blanc du support.
Un processus qui semble inachevé et encore intermédiaire vers une suite imposée. Sa peinture est devenue tension, mouvement en puissance c’est-à-dire dynamisme. Si son œuvre ne se raconte plus, elle le doit à l’importance du rythme, à ce rythme des formes dans l’espace, à cette découpe de l’espace par les formes.
L’important, en regardant une toile, ce n’est pas de retrouver les états d’âme du peintre. Ce qui compte, c’est la manière dont le spectateur se sentira engagé dans cette expérience poétique et émotionnelle qu’est un tableau.
Laurent a tourné le dos à toute tentative « illusionniste » de restituer les apparences.
Jean-Philippe Aucuy
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